Darknet: drogue, armes et tueurs à gage
Les journalistes sont aisément parvenus à se faire livrer un paquet de cocaïne. Ils ont à cet effet fait usage de Tor, un réseau sur lequel les utilisateurs échangent des données anonymes. Ce réseau offre la possibilité de surfer librement, sans que Telenet ou Belgacom ne puisse déceler les sites que l’utilisateur a visités.
Tor avait récemment été mentionné par les médias lors de l’arrestation d’un pédophile flamand aux Pays-Bas. Ce dernier avait fait usage du réseau afin de pouvoir visionner anonymement des images de pornographie infantile. Tor est facile à installer. Les étapes qui ont suivi n’ont pas non plus posé problème aux journalistes.
Tout utilisateur de Tor peut, via "hidden wiki", aisément atterrir dans une sorte de monde parallèle. On y trouve ainsi des dizaines de sites proposant l’achat d’armes, de drogues, et même de tueurs à gage.
Les trois journalistes du Standaard sont ainsi facilement parvenus à acheter de la cocaïne et de l’éphédrine, et se les faire livrer à domicile. Ils ont par ailleurs réussi à entrer en contact avec un trafiquant d’armes.
Les autorités actuellement impuissantes
La Federal Computer Crime Unit (FCCU), chargée de lutter contre la criminalité sur le net, est consciente du problème. Le service ne dispose toutefois pas des moyens nécessaires pour s’attaquer à la source du problème.
"Il nous est très difficile d’identifier ces personnes via nos outils classiques de travail", explique le commissaire Luc Beirens. "Nous devons donc investir afin de voir comment il nous sera possible d’améliorer cette situation". Selon le commissaire, la lutte contre la cyber criminalité sera l’une des priorités de la police et de la justice lors des quatre prochaines années.