"Le risque du nucléaire n’est plus acceptable"

"Je pense que le risque lié à l’énergie nucléaire n'est plus acceptable". Tels sont les propos de Willy De Roovere le directeur général de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) qui quittera ses fonctions prochainement.

Willy De Roovere a travaillé durant des années pour le fournisseur d'énergie Electrabel et occupe jusqu’à la fin de l’année les fonctions de Directeur général de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN). A partir du 1er janvier il sera remplacé par Jan Bens.

L’agence fédérale de contrôle nucléaire a fait plusieurs fois la une de l’actualité au cours de l’année écoulée, notamment suite à la révélation de micro-fissures dans les cuves des réacteurs de Doel 3 et de Tihange 2. A la mi-janvier l’AFCN doit remettre au gouvernement des rapports sur un éventuel redémarrage de ces centrales qui sont à l’arrêt depuis 6 mois.

Evoquant la catastrophe de Fukushima et les problèmes de micro-fissures découvertes dans les cuves de certains réacteurs des centrales de Doel et Tihange, Willy De Roovere est revenu sur le débat relatif à la sécurité de l'atome. "Nous ne devons pas nous faire d'illusion: il en va toujours ainsi avec une industrie, il y a un risque résiduel", a-t-il estimé.
Selon le directeur de l'AFCN, "on doit accepter l'existence d'un risque résiduel qui, à de très mauvais moments, peut conduire à une catastrophe". "Alors se pose la question de savoir si un tel événement est acceptable pour la population. Je crois que cela est très difficile à cette époque", a poursuivi Willy De Roovere, interrogé ce lundi dans "De ochtend" (VRT). A la question de savoir si le risque lui semblait acceptable, Willy De Roovere a répondu, "en toute honnêteté", ne pas savoir. "Je pense qu'aujourd'hui, j'opterais pour d'autres sources d'énergie", a-t-il concédé, tout en ajoutant qu'un tel choix pourrait avoir des conséquences économiques négatives.
"Nous devons continuer à mener le débat. Si nous renonçons à l’énergie nucléaire mais que la Chine ne le fait pas, cela aura bien sûr également un impact économique". Selon Willy De Roovere "notre société doit donc peser le pour et le contre".

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