Un polder brouille la Flandre et les Pays-Bas

Les Pays-Bas ont finalement décidé de ne pas inonder le polder Hedwige en Flandre zélandaise. Les associations de défense de la nature ont demandé cette dépoldérisation, en compensation de l’approfondissement de l’Escaut occidental. Le gouvernement néerlandais a trouvé une alternative. Pour le ministre-président flamand Kris Peeters, il y a un «problème».

Les discussions autour du polder Hedwige durent depuis un petit temps déjà. En 2005, la Flandre et les Pays-Bas ont conclu les accords de l’Escaut, qui précisaient que l’Escaut occidental allait être approfondi et qu’en compensation pour la nature le polder Hedwige serait à nouveau inondé. Une décision qui a donné lieu à une véritable controverse. Ainsi de nombreux agriculteurs se sont opposés au sacrifice de cette région agricole. Les associations de défense de la nature, quant à elles, veulent absolument une compensation au creusement de l’Escaut.

Le nouveau cabinet néerlandais, qui a prêté serment en octobre dernier, a récemment remis l’accord en question. Une alternative aurait été trouvée, semble-t-il. Deux polders à l’est de Vlissingen doivent remplacer les 300 hectares inondables du polder Hedwige.

"Les accords doivent être respectés"

Pour le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V), les Pays-Bas doivent respecter les accords de l’Escaut de 2005, selon lesquels le polder Hedwige doit bel et bien être inondé. « Si les Pays-Bas ont décidé autre chose aujourd’hui, il y a un problème. Les accords doivent être respectés. Pacta sunt servanda », estime le responsable flamand.

Le ministre-président veut donc s’en tenir au contenu des accords. « Ceux-ci reposent sur trois piliers : sécurité, accessibilité et naturel. Les accords sont faits pour être respectés. Cela vaut aussi pour les Pays-Bas », indique Peeters.

Il attend donc une « explication » de nos voisins du nord. « S’ils ont une alternative qui selon eux est équivalente à la dépoldarisation du polder Hedwige, ils doivent le prouver ».

Le secrétaire d’Etat néerlandais à l’Agriculture Hens Bleker (photo) est persuadé que la Flandre et la Commission européenne pourront finalement se retrouver dans l’alternative proposée.

Selon Bleker, les accords de l’Escaut doivent être adaptés. Il souhaite présenter rapidement son alternative au ministre-président flamand Kris Peeters.

Il va sans dire que les agriculteurs sont heureux de la décision néerlandaise unilatérale qui sauve les terres cultivables.

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