"Les Belges font un excellent travail en Afghanistan"

Dix ans après les attentats contre les tours du WTC à New York et le début de la guerre contre la mouvance Al-Qaïda, l’armée belge est toujours présente en Afghanistan. Les 600 soldats belges font partie de l’ISAF, la Force de Sécurité Internationale de l’OTAN.

Les Belges font un excellent travail sur place même si tout n’est pas parfait a déclaré Le "patron" de l'armée belge, le général Charles-Henri Delcour, lors d’une une visite de trois jours en Afghanistan.

Le général Delcour (photo) s'est d'abord rendu à Mazar-e-Sharif (nord), qui abrite le commandement nord de la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf, dirigée par l'OTAN). Il s'y est notamment entretenu avec des chefs militaires responsables de ce secteur grand comme cinq fois la Belgique, qui ont sous leurs ordres quelque 120 militaires belges.

Le chef de la Défense s'est ensuite rendu à Kandahar (sud), où sont stationnés quelque 120 militaires belges, chargés principalement de mettre en œuvre six chasseurs-bombardiers F-16 fournissant un soutien aérien aux troupes terrestres de l'ISAF.

Il devait ensuite se rendre à Kaboul et à Kunduz (nord), où sont déployées deux équipes d'instructeurs chargés d'encadrer des unités de l'armée nationale afghane (ANA).

Lors de sa visite sur place, le "patron" de l'armée, le général Charles-Henri Delcour, a répondu aux questions de Jens Franssen (VRT-radio).

Pas de victimes parmi nos soldtats

"Il est vrai que côté belge, l’opération n’a causé que des dommages minimaux, nous ne déplorons aucun décès à ce jour" a déclaré le général Delcourt.

"Cela dit, il n’y a toujours pas la paix en Afghanistan et ce pour un certain nombre de raisons. Primo nous avons commencé les opérations avec des moyens insuffisants. Nous avons eu également trop peu eu d’attention à la dimension régionale du conflit. C’est un secret de polichinelle que le Pakistan voisin connaît aussi des problèmes, y compris au sein des services de renseignement. De plus, le travail de reconstruction de la police afghane a commencé trop tard, s’il y a bien une armée, il n’y a pas de police".

Qui contrôle le pays ?

A la question de savoir si l’armée afghane est assez forte pour assurer le contrôle du pays après le départ des troupes de l'ISAF? Delcour répond de manière laconique: "Nous ne serons pas présents jusqu’en 2050. L’armée afghane compte à présent suffisamment d’hommes pour assumer cette tâche. Il n’est pas évident pour une armée d’occupation d’exercer un contrôle. Les Britanniques et les Russes ont échoué. Mais peut-être que cela va réussir avec l’aide de l’ISAF" a poursuivi Charles-Henri Delcour.

Corruption

En attendant la corruption se développe en en Afghanistan. Dans de nombreuses régions du pays, le gouvernement n’est pas présent.

"Si les militaires peuvent régler des problèmes militaires comme aider à construire une armée, ils ne peuvent pas palier à l’absence de gouvernement. Toutefois les choses sont en train de changer et on se dirige vers la bonne direction. Un certain nombre de gouverneurs corrompus et de chefs de police ont été licenciés".

De quoi sera fait l’avenir ?

Un autre problème est le grand nombre d’armes qui circulent. Ces dernières années, le nombre d’armes en circulation en Afghanistan a augmenté de façon exponentielle.

"Que ce soient les chefs de guerre, les membres de la milice populaire, l’armée ou la police, ils ont tous des fusils".

Delcour n’exclut pas le déclenchement d’une guerre civile dans 5 ou 6 ans. "Tous les ingrédients sont présents dans un pays où circulent autant d’armes".

Est-ce que les dix dernières années figureront dans les livres d’histoire?  "Il est trop tôt pour en tirer des leçon d’un point de vue géostratégique. La question n‘est pas de savoir si nous avons remporté une victoire ici. Le problème c’est que l’ISAF doit pouvoir quitter l’Afghanistan mais pas comme les Russes l’ont fait".

Avons-nous remporté une victoire ou subi une défaite ?

"Je crois que nous sommes quelque part entre les deux. Notre objectif final et de pouvoir partir d’ici et de laisser derrière nous un pays plus ou moins indépendant" a encore déclaré le patron de l’armée belge.

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