La Belgique sur la voie d’une récession ?

Le ralentissement de l’économie, qui s’était déjà fait sentir au deuxième trimestre de cette année avec une croissance modeste de 0,4%, se confirme. Au troisième trimestre, l’activité économique s’est en effet tassée de 0,1%, pour la première fois depuis le premier trimestre de 2009.

Sur base annuelle, la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’élève encore à 1,7%, mais contre 2,2% et 2,9% aux deuxième et premier trimestres. Après deux trimestres de croissance assez soutenue, la valeur ajoutée s’est contractée par rapport au trimestre précédent dans l’industrie (-0,3%) et dans la construction (-1%). En revanche, elle reste stable dans les services, indique la Banque Nationale de Belgique.

On parle de récession lorsque deux trimestres d’affilée sont négatifs. Ce fut le cas fin 2008-début 2009. Et comme les spécialistes s’attendent à ce que la croissance soit également négative au dernier trimestre de cette année, on peut déjà estimer que la récession est un fait en Belgique.

C’est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement flamand, qui tablait sur une croissance de 1,6%, qui ne pourra vraisemblablement pas être atteinte. Mais également une nouvelle très sombre pour le tout nouveau gouvernement fédéral, qui a tablé sur une croissance de 0,8% en 2012 pour élaborer son budget de l’an prochain, dans lequel des économies de l’ordre de 11,3 milliards d’euros ont déjà dû être réalisées.

Le nouveau ministre fédéral au Budget, Olivier Chastel (MR, photo), a déjà indiqué ce jeudi qu’il faudra sans doute trouver quelques centaines de millions d’euros supplémentaires pour le budget 2012 - lors de l’ajustement qui aura vraisemblablement lieu au printemps - si la Belgique veut parvenir à répondre aux exigences européennes d’un déficit ramené sous les 3% du PIB.

Malgré la crise économique, le nombre de maisons et d'appartements  qui ont été vendus en Belgique en novembre dernier a augmenté de 7,7% par rapport au mois précédent et de 12,7% par rapport à novembre 2010.

"Le cliché du Belge avec une brique dans le ventre se voit confirmé durant ces temps où l'économie est incertaine", souligne la Fédération royale du notariat belge.

L'évolution favorable de l'immobilier se remarque dans l'ensemble du pays. Les plus grands écarts sont néanmoins constatés en Flandre, et surtout dans la provionce anversoise (+13,3% par rapport à octobre dernier).

Les taux hypothécaires, en baisse depuis août, favorisent une augmentation de l'activité immobilière , malgré le climat économique morose.