Transports publics paralysés par la grève

Le mouvement de grève du secteur public, lancé ce jeudi à l’appel du front commun syndical pour protester contre la réforme des pensions, a été très largement suivi par les employés des transports en commun dans tout le pays. Aucun train de la SNCB ne roulait ce jeudi, alors que le réseau du TEC était quasiment à l’arrêt et qu’aucun bus, tram ni métro de la société bruxelloise de transport STIB n’est sorti des dépôts en début de journée. En Flandre également, le trafic des véhicules de la société régionale De Lijn était très perturbé. Les syndicats chrétien et socialiste ont annoncé la reprise du travail sur le réseau SNCB dès 22h ce jeudi.

Réunis en front commun, les syndicats socialiste, chrétien et libéral protestaient ce jeudi contre le projet de réforme des pensions porté par le ministre Vincent Van Quickenborne (Open VLD). Le texte de réforme, qui était défendu ce jeudi au Parlement fédéral par le Premier ministre Elio Di Rupo (PS) et qui devait être examiné par la Chambre, prévoit notamment un accès plus difficile aux prépensions, un alignement du système des pensions du secteur public sur celui du secteur privé, ainsi que la disparition de certains régimes spécifiques, dont ceux des magistrats, des journalistes, des pilotes de ligne et des professeurs d’université.

La grève touche notamment l’ensemble des transports publics du pays - le personnel de la SNCB avait débuté son arrêt de travail de 24 heures ce mercredi à 22h -, mais aussi Bpost, l’enseignement, la justice et les prisons.

Ce jeudi matin, le trafic ferroviaire était totalement paralysé, confirmait Frédéric Petit, le porte-parole d’Infrabel. Aucun train n’avait quitté le dépôt. La grève des chemins de fer belges était planifiée jusqu’à 22h ce jeudi.

En milieu d'après-midi, les syndicats chrétien et socialiste des cheminots ont annoncé la reprise effective du travail dès 22h. "Notre principale revendication a été entendue puisqu'un espace de concertation s'est ouvert et que les mesures de réforme feront l'objet d'un véritable dialogue social", souligne la CGSP-Cheminots. Le syndicat socialiste appelle néanmoins à la vigilance et insiste "pour que le dialogue social soit entamé rapidement". 

STIB : "Pas assez de chauffeurs"

A Bruxelles, les agents de la société régionale de transport STIB qui s’étaient présentés à l’aube dans les dépôts étaient trop peu nombreux que pour permettre la sortie de trams, bus ou métros. Le trafic était donc totalement à l’arrêt.

Selon la porte-parole Françoise Ledune, la STIB n’excluait pas de permettre la circulation de certains métros dans le courant de la journée, pour autant qu’un nombre suffisant de chauffeurs se présentent.

En Wallonie, le réseau du TEC était lui aussi « quasiment à l’arrêt » ce jeudi matin, à l’exception de quelques lignes dans le Brabant wallon, a indiqué le porte-parole Stéphane Thiery. Ce dernier ne s’attendait à aucune amélioration pour le courant de la journée.

De Lijn : "Services très perturbés"

En Flandre également, le trafic des véhicules de la société De Lijn était fortement perturbé ce jeudi matin. En Brabant flamand presqu’aucun véhicule n’avait pris la route. A Anvers, moins d’un chauffeur sur dix s’était présenté au travail et dans le Limbourg seul un bus sur sept est sorti du dépôt.

Le trafic était aussi paralysé dans des villes telles que Bruges, Courtrai, Ostende et Gand. Une moyenne d’un tiers des bus y sont sortis des dépôts.

Un nouvel entretien du ministre des Pensions Van Quickenborneet de la ministre de l'Emploi Monica De Coninck  avec les responsables syndicaux a eu lieu ce jeudi. Les syndicats espèraient que le ministre leur communiquerait les points sur lesquels il est encore prêt à négocier. Vincent Van Quickenborne avait en effet fait savoir mercredi que les grandes lignes du plan de réforme des pensions ne pouvaient plus être modifiées, mais qu’il y avait néanmoins un espace pour la concertation sociale.

Situation moins difficile que prévue sur les routes

Les embouteillages monstres redoutés en raison de la grève des transports en commun ne se sont pas matérialisés ce jeudi matin. Vers 8h, l’association d’assistance sur les routes Touring signalait quelque 150 kilomètres d’embouteillages sur le réseau autoroutier belge. Le Centre flamand pour la circulation parlait lui de « files normales, comme chaque jour ouvrable ».

Deux endroits étaient néanmoins plus encombrés en raison de l’installation de barrages filtrants. Aux entrées de Bruxelles, sur l’autoroute E19 à hauteur de Drogenbos (sud-ouest) et sur l’autoroute E411 à Delta (sud-est), les barrages installés par des syndicats ont causé de sérieux embouteillages, avec jusqu’à une heure et demie d’attente.

Les barrages filtrants ont néanmoins été levés vers 10h30. Touring avait prévu qu’il y aurait 350 kilomètres de bouchons ce jeudi matin, soit deux fois plus qu’un jeudi ordinaire. Il n’en a donc rien été.

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