Bekaert devra-t-elle rembourser les aides flamandes?

Le ministre-président flamand, Kris Peeters, a indiqué qu'il ferait vérifier s'il est possible d'obtenir le remboursement des aides publiques à l'innovation et à la formation versées à Bekaert. Hier, le spécialiste du fil en acier annonçait la suppression de 600 emploi en Belgique. Kris Peeters a par ailleurs promis que le gouvernement flamand ferait tout son possible pour permettre aux travailleurs de Bekeart de retrouver un emploi.

Au cours des dernières années, l’entreprise a reçu des subsides importants de plusieurs agences de la Région flamande. Le montant total perçu par Bekaert s’élève à quelque 17,7 millions d’euros. Hier, Bekaert annonçait la suppression de quelque 600 emplois, soit un quart du personnel en Belgique.

Kris Peeters a dans ce cadre déclaré que la Région flamande envisageait de suspendre les paiements en cours, mais aussi d’exiger le remboursement des montants déjà versés.

Il semble toutefois que l’entreprise ne lâchera pas aussi facilement le morceau. Hier soir, le CEO de Bekaert, Bert De Graeve, a défendu les aides publiques, lors de l’émission d'actualité Terzake (VRT). Il a ainsi souligné que des investissements avaient été réalisés ces dernières années en Flandre, également pour l’emploi.

"Je veux insister sur le fait que cette somme dont on parle porte sur 5 ans. Durant cette période, il y a eu de l'emploi pour 300 personnes, 50 millions d'euros d'investissements par an dans notre centre technologique de Deerlijk et 20 millions d'euros d'investissements dans l'infrastructure", a-t-il commenté

Le patron de Bekaert a indiqué que l'entreprise continuera à investir en Belgique. "La stratégie est de maintenir notre pouvoir d'innovation. Pour cela, nous avons encore deux usines importantes et il n'y a là pas de départ annoncé." Bert De Graeve a promis que Bekaert allait respecter ses obligations contractuelles même si le gouvernement flamand réclame le remboursement des aides.

L’entreprise Bekaert possède neuf implantations en Belgique, dont huit en Flandre. Face à l’annonce de suppression d’emplois, le ministre-président flamand a réagi en soulignant que les autorités flamandes feraient tout pour aider les travailleurs concernés à trouver un nouvel emploi.

Pas d’actions de grève… pour le moment

Le personnel des usines Bekaert travaille normalement vendredi. Il n'y a pas de piquets de grève installés devant les usines et aucun appel à la grève n'a été lancé, a indiqué Jan Maeseele de la CSC.

Les syndicats de l’entreprise n’ont en effet pas lancé un appel à mener des actions sur les sites touchés, en l’occurrence ceux d’Aalter, Deerlijk, Ingelmunster et Zwevegem. Ils se réuniront lundi matin à Courtrai afin de discuter de la manière de réagir face à l’assainissement le plus lours de l’histoire de Bekaert.

"Je pense qu'il est raisonnable de mener des actions si c'est nécessaire seulement à l'issue de la phase de consultation afin de mettre la pression sur la phase de négociation", a ajouté le syndicaliste.

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