Cinq ans avec sursis pour infanticide
Les membres du jury se sont longuement réunis hier soir avant de rendre leur verdict aux allentours de minuit. Ils ont finalement suivi la thèse du Ministère public qui accusait la principale suspecte d’infanticide avec préméditation.
Le jury a principalement tenu compte des déclarations détaillées de l’animatrice du mouvement de jeunesse sur la mort du bébé, mais aussi des résultats de l’enquête policière dans les locaux du Chiro ou le corps a été retrouvé, ainsi que des perquisitions qui ont suivi.
Le placenta et le corps de la petite fille à peine née ont été retrouvés emballés dans deux sacs se trouvant dans un local du mouvement de jeunesse et dans la chambre à coucher de la jeune femme, originaire de Kessel-Lo (Brabant flamand). Un élément probant résidait notamment dans le fait que le corps se trouvait dans un espace où seule l’animatrice ainsi que quelques autres personnes avaient accès.
Selon le jury, l’infanticide a été perpétré avec préméditation car la jeune femme a scrupuleusement caché sa grossesse et son accouchement et a à plusieurs reprises consciemment menti. L’un des éléments accablants retenus contre l’animatrice du Chiro était notamment le fait que cette dernière a mis en scène ses menstruations en aspergeant de sang des bandes hygiéniques.
La défense avait demandé l’acquittement de sa cliente, plaidant que cette dernière avait été terrassée par l’angoisse, et demandant ainsi la mise en application de l’article 71 du Code pénal sur la dénommée contrainte irrésistible, une thèse que le jury a toutefois décidé de ne pas suivre.
Cinq ans avec sursis
Ce vendredi, la cour d'assises du Brabant flamand a finalement condamné l’animatrice du Chiro à cinq ans de prison avec sursis pour ce qui excède les sept mois de détention préventive déjà purgés.
L'arrêt mentionne le manque de respect de l'accusée pour la vie et pour l'intégrité de sa fille qui venait de naître. Son casier judiciaire vierge ainsi que les efforts que l'accusée a faits en matière de thérapie et d'accompagnement ont été pris en compte comme circonstances atténuantes. Il a également été tenu compte du délai écoulé depuis les faits, qui se sont produits le 29 septembre 2008.
La jeune femme devra toutefois se soumettre à une série de conditions ces cinq prochaines années. Elle doit avoir un lieu de résidence et de travail stable et suivre un nouvel accompagnement. Elle devra également payer les frais judiciaires, soit près de 19.000 euros.