Vanackere pas favorable à un étalement des réformes grecques

Au lendemain de la victoire du parti de centre-droite pro-européen Nouvelle Démocratie (environ 29,7% des voix) aux élections grecques, le ministre belge des Finances (photo principale) s’est dit "prudemment soulagé ". Interviewé dans l’émission "De Ochtend" de Radio 1 (VRT) ce lundi matin, Steven Vanackere (CD&V) a cependant indiqué ne pas être partisan d’un assouplissement du calendrier des réformes imposées par l’Union européenne à la Grèce. Un avis que partage le Premier ministre Elio Di Rupo, tout en affirmant qu'une adaptation des conditions devrait par contre être possible.

Alors que l’Union européenne pousse un soupir de soulagement au lendemain de la victoire du parti de centre-droite Nouvelle Démocratie (ND) - qui ne remet pas en cause fondamentalement le plan d’austérité mis en place avec l’UE -, le ministre belge des Finances Steven Vanackere reste prudent. Il note qu’un gouvernement stable doit encore être formé en Grèce, alors que les jeux tactiques politiques ont immédiatement repris dans le pays menacé de faillite.

Syriza, le parti de gauche catégoriquement opposé aux réformes imposées par l’Union, a en effet remporté près de 27% des voix. « Attendons de voir », réagissait ce lundi matin le ministre dans l’émission « De Ochtend » de la VRT.

Le ministre des Finances affirme néanmoins ne pas être partisan d’un assouplissement du calendrier des réformes imposées par l’Union à la Grèce pour réduire son immense dette publique. Vanackere souligne que l’Europe ne demande pas que des économies à la Grèce, mais aussi une série de réformes pour relancer son économie et rendre son gouvernement plus efficace. Selon lui, il n’y a aucune raison de reporter les réformes, car elles sont absolument nécessaires pour la croissance et la prospérité à terme au sein de l’Union européenne.

Le ministre admet cependant que certains aspects du plan négocié avec l’Europe sont particulièrement lourds pour les Grecs. Pour les aider, il plaide en faveur d’une stratégie européenne forte, à définir au sommet des 28 et 29 juin prochains. Un sommet déjà qualifié d’historique. « L’Europe doit d’urgence mettre fin à son image d’arriver toujours avec un jour de retard et avec un euro trop peu », déclarait Vanackere.

Interrogé sur le résultat des élections grecques, le ministre belge des Affaires Etrangères, Didier Reynders (MR), a pour sa part affirmé ce lundi matin que les Grecs pourraient maintenant obtenir davantage de temps pour retrouver un budget en équilibre.

Selon l’ancien ministre des Finances, un plan de relance comprenant uniquement de l’argent européen pourrait également être envisagé.

Verhofstadt : tabler sur une croissance grecque

L’ancien Premier ministre belge et président de la fraction libérale au Parlement européen, Guy Verhofstadt (photo), souhaite de son côté que l’Europe donne enfin aux Grecs des perspectives de croissance.

Concrètement, il propose qu’une partie des fonds générés par la privatisation en Grèce soient utilisés pour investir dans l’économie grecque, et avant tout dans les petites et moyennes entreprises. Plus précisément, il envisage l’utilisation d’un quart voire d’un tiers de ces fonds. A l’heure actuelle, l’entièreté des fonds est utilisée pour réduire la dette.

Guy Verhofstadt estime en outre que les investissements pourraient aussi venir via les fonds structurels européens. Actuellement, beaucoup d’argent y reste inutilisé parce que la Grèce n’est pas capable d’y contribuer elle-même. Le principe de co-financement stipule en effet qu’un état membre ne peut recevoir de l’argent de ces fonds que s’il y investit lui-même de l’argent. Verhofstadt voudrait modifier cette règle.

Le député libéral réclame aussi que les grands partis pro-européens en Grèce - les conservateurs de Nouvelle Démocratie et les socialistes du Pasok - soient mis sous pression pour mettre fin au clientélisme politique.

Le député libéral européen et ancien ministre belge des Affaires Etrangères Louis Michel s’est, quant à lui, déclaré favorable à un étalement dans le temps du programme d’austérité imposé à la Grèce. Selon lui, l’Union européenne devrait avoir « la sagesse de desserrer un peu l’étau de la rigueur par rapport à la Grèce », a-t-il déclaré sur Twizz radio.

Pour Louis Michel, il ne s’agit pas de changer le fond du programme de réformes, mais plutôt d’envisager « un étalement, un phasage, qui soit plus flexible ».

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