Nouvelle plainte contre Vangheluwe

Une nouvelle plainte avec constitution de partie civile a été introduite il y a 4 semaines à Bruxelles à l’encontre Roger Vangheluwe. Cette fois la plainte n'émane pas de l'entourage familial de l'ancien évêque de Bruges.

La plainte émane d'un ancien résident de la Huize Godtschalck à Loker (Heuvelland), dans le Westhoek. Auparavant orphelinat, l'endroit accueille aujourd'hui des enfants qui connaissent des conditions d'éducations difficiles.

L'homme en question a passé une bonne partie de sa jeunesse dans cette institution. Il a confié son témoignage au magazine Humo. les faist se seraient produits dans les dunes d'Ootduinkerke dans les années '90.

La plainte a été déposée le 18 juillet dernier par ses avocats, Tine Verbeke et Walter Van Steenbrugge (photo).

"Le plaignant a été abusé sexuellement, physiquement et sur le plan émotionnel dès ses huit ans par l'ancien évêque Roger Vangheluwe dans la maison d'accueil Huize Godtschalck à Loker, tout comme pendant les vacances à Oostduinkerke qu'il passait avec d'autres enfants de l'établissement."

La plainte n'est pas uniquement dirigée contre Roger Vangheluwe mais aussi contre X, soit des personnes qui ont fait preuve de négligence coupable à l'égard d'un mineur en détresse, et contre l'instance compétente qui s'est gardée de mener une enquête sur les faits: l'Eglise catholique.

Prescription ou non ?

Le parquet fédéral a confirmé lundi soir qu'une plainte avec constitution de partie civile a été introduite contre Roger Vangheluwe le 18 juillet dernier, l'ancien évêque de Bruges.

La question est à présent de savoir si cette plainte tombe ou non sous le coup de la prescription. Selon l'avocat Walter Van Steenbrugge, il est encore trop tôt pour affirmer que les faits de Loker sont prescrits.

Interrogé lundi soir lors de l’émission Terzake sur la VRT, l’avocat Walter Van Steenbrugge a déclaré que "la prescription était un terme juridique très complexe. Je serai donc extrêmement prudent. Il faut établir la période durant laquelle l’abus a été commis. Il faut aussi connaître l’âge de la victime au moment des faits. Il faudrait remplacer les faits dans un calendrier et alors seulement on pourra vérifier si les faits sont prescrits ou non".

Renaat Landuyt, député SP.A qui siège à la Commission de suivi des abus sexuels, à la Chambre, a reconnu que "ce qui se passe aujourd'hui ravive la douleur chez de nombreuses victimes". "En ce qui me concerne, la prescription devrait être totalement supprimée vu la nature des faits", a-t-il déclaré mardi matin lors de l’émission De ochtend (VRT).

"Même si les faits dont on parle sont prescrits il n’est pas exclu que des faits plus récents soient mis au jour".

Démission en avril 2010

En avril 2010, Roger Vangheluwe avait reconnnu publiquement avoir abusé sexuellement  d'un de ses neveux dans les années 1980.  Il aurait également abusé d'un autre de ses neveux.

L'Eglise prend ses distances

L'Eglise prend "expressément ses distances" avec le comportement de l'ancien évêque de Bruges Roger Vangheluwe et d'autres auteurs d'abus sexuels, a déclaré Paul Quirynen, avocat des évêques belges, mardi matin sur Radio 1 (VRT), après la révélation d'une nouvelle plainte déposée contre Roger Vangheluwe par un ancien résidant d'une maison d'accueil.

La nouvelle plainte est "une information choquante", selon Paul Quirynen. L'Eglise prend selon lui ses distances avec le comportement d'auteurs d'abus sexuels et choisit "le côté des plus faibles et des victimes". Elle manifeste également sa volonté de soigner les blessures des victimes, sur les plans tant émotionnel que financier.

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