218 emplois de plus menacés chez Philips Turnhout
A l’issue du conseil d’entreprise extraordinaire de lundi matin, le syndicat socialiste FGTB-Métal a fait savoir que encore 218 emplois devraient disparaître progressivement dès cette année au sein de l’usine belge du groupe néerlandais d’électronique. Quelque 156 ouvriers et 62 employés seraient concernés.
Ces licenciements viennent s’ajouter aux 136 suppressions d’emplois (des postes d'employés et de cadres) qui avaient déjà été annoncées en mai dernier. En septembre, le groupe néerlandais Philips avait indiqué sa volonté de restructurer et de supprimer 2.200 emplois au niveau mondial. Les départements des soins de santé (Healthcare) et de l’éclairage (Lighting) seraient particulièrement touchés.
Depuis 2009, le groupe d’électronique s’est déjà défait de 13.000 postes de travail.
Les 1.540 travailleurs de l’usine de Turnhout craignaient donc déjà depuis plusieurs semaines pour leur avenir. Il semble donc maintenant que « seulement » 218 emplois supplémentaires seront sacrifiés. Le site flamand est confronté à une baisse des ventes de lampes et le chômage économique y atteint déjà les 30% depuis plusieurs mois.
"La pression du marché sur les lampes à décharge à haute intensité (HID), comme celles produites à Turnhout, ne cesse de s'intensifier, en raison des évolutions rapides sur le marché de l'éclairage avec l'arrivée de l'éclairage LED, des pressions concurrentielles accrues des pays asiatiques et de l'érosion des prix qui en découle", a précisé lundi Alasdair Waugh, directeur du site de Turnhout.
Selon ce dernier, la réorganisation se déroulera en plusieurs phases, à partir de la fin de cette année et tout au long de 2013 et 2014.
Action spontanée du personnel
Les syndicats de Philips Turnhout n'avaient pas appelé à la grève, pour ne pas renforcer la situation précaire de l'usine, mais ont affirmé comprendre les réactions de colère du personnel. Il est en effet rapidement apparu, en fin de matinée lundi, que le personnel avait spontanément arrêté le travail sur le site (photo). Et l'action se poursuivait dans l'après-midi.
Ce mardi, le personnel a néanmoins repris le travail, sur conseil des syndicats. Ces derniers rencontreront jeudi la direction. Lundi, ils se sont montrés très critiques face à la décision de la direction.
"Si Philips n'investit plus à l'avenir dans la recherche et l'innovation, mais se focalise uniquement sur une réduction des coûts, alors nous craignons un scénario palliatif pour les usines européennes de Philips Lighting", déclarait le syndicat socialiste.