La Louise-Marie arrête 5 pirates somaliens

La frégate "Louise Marie" de la marine belge, qui participe pour la troisième fois à l'opération européenne Atalanta de lutte contre la piraterie somalienne, a arrêté samedi après-midi cinq pirates présumés au large de la Somalie, a annoncé dimanche le ministère de la Défense.

"Les cinq suspects sont à bord de la Louise-Marie en attendant une possible poursuite judiciaire et sont soignés pour les symptômes de déshydratation, d'épuisement et de malnutrition qu'ils présentent. Un des suspects sera d'ailleurs opéré par le chirurgien du navire pour un abcès au poignet", a précisé la Défense dans un communiqué.

La frégate, engagée depuis le 23 novembre dans l'opération Atalanta (ou Eunavfor), a intercepté samedi vers 15h00 (locales) un skiff avec ces cinq pirates présumés à son bord au large des côtes somaliennes.

"Ce skiff fait très probablement partie du groupe de pirates qui a tenté d'attaquer le navire marchand ‘MV Papua’ fin novembre", ajoute le texte. L'équipe d'abordage de la Louise-Marie a été déployée afin d'arrêter les cinq pirates suspects. Le skiff même a été embarqué à bord de la frégate. Ce skiff était équipé d'une échelle et d'un grappin d'abordage, mais aucune arme n'a été trouvée, poursuit la Défense.

Le "MV Papua" avait rapporté le 28 novembre dernier, à 500 miles nautiques des côtes somaliennes, avoir été approché par deux skiffs équipés d'armes, de grappins et d'échelles. Ces skiffs bénéficiaient probablement de l'appui logistique d'un "navire mère" dans la zone. L'équipe de sécurité privée qui se trouvait à bord a été en mesure de prévenir l'abordage. Depuis cet incident, un des skiffs a pu régulièrement être localisé par un avion de patrouille maritime de l'Eunavfor.

Le 12 décembre, alors qu'il quittait le port de Mombasa (Kenya) après une escale, le "Louise-Marie" a reçu la mission de rechercher et d'investiguer ce groupe de pirates, selon la Défense.Alors que la frégate se rendait vers la probable zone d'opération de ce groupe, un avion de patrouille maritime suédois a pu relocaliser une nouvelle fois le skiff suspect le 15 décembre vers midi. L'hélicoptère Amouette III du "Louise-Marie" était sur place dans l'heure, suivi de près par la frégate elle-même et son équipe d'abordage ("boarding team").

Dès son arrivée, le "Louise-Marie" a donné des "avertissements verbaux" au skiff dont l'équipage a rapidement levé les bras en l'air. L'équipe d'abordage a arrêté les cinq pirates suspects, a précisé la Défense.

Selon le commandant de la frégate, le capitaine de frégate Hans Huygens, "cette action montre clairement que les unités de l'opération Atalanta restent nécessaire au large de la Corne de l'Afrique afin de dissuader la piraterie".

Troisième intervention de la frégate belge

Il s'agit de la troisième participation du bâtiment à Atalanta, la première opération maritime jamais lancée par l'Union européenne.

Le 29 novembre 2011, lors de sa deuxième mission dans l'océan Indien, le "Louise Marie" (familièrement appelé "Loma" par les marins), avait déjà intercepté sept pirates présumés dans les eaux territoriales kenyanes, dont six ont été relâchés après 19 jours de détention à bord. Le septième, Abdiwahad Mohammed Omar, - alias pirate "001" -, soupçonné d'être impliqué dans la capture du navire belge "Pompei" au large de la Somalie, entre avril et juin 2009, a été tranféré en Belgique. Il a été condamné le 15 février dernier à dix ans de prison par défaut par la cour d'appel de Bruxelles.

Un autre Somalien, Hassan M.O.K., lui aussi soupçonné d'avoir participé à la capture du "Pompéi", a été extradé en mai dernier des îles Seychelles vers la Belgique. Il a pour sa part été condamné le 10 décembre à neuf ans de prison pour sa participation au détournement du Pompeï, un bateau spécialisé dans la pose de roches, co-propriété des sociétés Jan De Nul et Deme et libéré après le versement d'une rançon. Il niait toute implication.

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