Viande de cheval: la Belgique touchée de plein fouet
Les faits remontent donc à 2011. Un homme ayant à l’époque acheté un cheval soupçonnait une falsification des données dans le passeport de l’animal et avait dans ce cadre porté plainte. Le passeport indique notamment si l’animal est propre à la consommation. Les propriétaires des chevaux de course ont par exemple le droit de leur administrer toute une série de médicaments, mais ces animaux ne pourront dès lors plus intégrer la chaîne alimentaire.
Le dossier révélé par le magazine Moustique est actuellement à l'instruction. "Il s'agit bien d'un trafic de viande de cheval d'envergure avec des ramifications en France et en Allemagne. Nous sommes ici dans la même problématique que l'affaire Findus. Nous collaborons avec les autorités judiciaires voisines", selon le procureur du Roi de Neufchâteau, Vincent Cambier.
Les faits concernent un marchand de chevaux de Neufchâteau, aujourd'hui inculpé de faux et usage de faux, mais également plusieurs grands abattoirs localisés en régions anversoise et liégeoise et du côté de Termonde et Courtrai, précise le magazine.
"Si leur implication dans ce trafic n'a, à l'heure actuelle, pas été établie, le parquet acquiesce que la magouille n'aurait jamais pu fonctionner sans la complicité de vétérinaires peu scrupuleux", souligne encore Moustique.
La pratique a pris fin en 2011 lorsque la justice belge et l'Afsca ont interrompu les activités frauduleuses du vendeur chestrolais, mais l'on ignore encore quand elle a débuté. Des tonnes de chevaux bourrés aux hormones, malades ou accidentés ont fini dans les assiettes des Belges.
"Il faut savoir que tuer un cheval impropre à la consommation coûtera une centaine d'euros à l'éleveur. Le revendre à un abattoir rapporte entre 600 et 800 euros", a indiqué un connaisseur du milieu équestre au magazine.