"Appelez-moi Monsieur le président"

L'audience consacrée à la lecture des actes d'accusation et de défense s'est ouverte vendredi peu après 14h00 devant la cour d'assises de Flandre orientale dans le procès de Kim De Gelder. Le jeune homme de 24 ans est accusé de quatre assassinats et 25 tentatives d'assassinat en janvier 2009.

L'accusé a, comme mardi lors de la constitution du jury, mis un certain temps à décliner son identité. Il est même resté silencieux quand le président de la cour d'assises, Koen Defoort, lui a demandé sa date de naissance. "Vous êtes né à Lokeren le 13 octobre 1988, c'est bien ça? ", l'a relancé le président, qui a reçu un "oui, votre Honneur" d'approbation en retour. "Dorénavant, vous pouvez dire 'Monsieur le président'", fait remarquer Koen Defoort. "Je trouve que 'Votre Honneur' est plus respectueux", rétorque l'accusé.

Après que Koen Defoort a brièvement expliqué la suite des événements aux membres du jury, l'avocat général Yves Van Den Berge a pris la parole pour lire les 54 pages de l'acte d'accusation, qui détaille les assassinats d'Elza Van Raemdonck, le 16 janvier 2009, puis ceux de Marita Blindeman, une puéricultrice de la crèche Fabeltjesland, et de deux bébés de la crèche, Corneel Vermeir et Leon Garcia-Arbesu, tous deux âgés de 9 mois, le 23 janvier 2009, de même que les 25 tentatives d'assassinats qui sont également reprochées à l'accusé.

L'acte d'accusation retrace aussi les préparatifs parfois minutieux que Kim De Gelder a effectués avant de commettre ses crimes. L'accusé avait préparé jusque dans les moindres détails sa "couverture" pour entrer en contact avec ses victimes sans susciter leur méfiance. Le 16 janvier 2009, il s'était déguisé en laborantin d'une société fictive effectuant des prélèvements d'eau. Il avait poussé le souci du détail jusqu'à enregistrer sur un GSM acheté pour l'occasion un faux message d'absence de cette société fictive.

Le 23 janvier 2009, il lui avait suffi d'un "j'ai une question, pouvez-vous m'aider? " pour entrer dans la crèche Fabeltjesland et commencer à poignarder les enfants et encadrantes présents. En huit minutes, il était parvenu à tuer une puéricultrice et deux bébés, laissant derrière lui une situation de panique et de chaos.

Durant l'enquête, il a expliqué s'être levé à 05H00 ce matin-là, s'être teint les cheveux en rouge, s'être maquillé le visage en blanc, en soulignant ses yeux en noir, et avoir pris un petit déjeuner riche en énergie.

L'avocat général a lu l'acte d'accusation avec, devant lui, l'armoire exposant des pièces à conviction. Certaines de celles-ci, comme le vélo noir utilisé par Kim De Gelder les jours des faits ou une planche en bois dont il s'est servi pour s'entraîner à donner des coups de couteau, sont entreposées à côté de l'armoire.

La salle relais, où la plupart des médias étaient présents en nombre, était peuplée sans être bondée.

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