Le travail au noir est surestimé

La lutte contre le travail au noir rapportera moins que prévu lors de la prochaine législature. Cette situation n’est pas liée au fait qu’on ne lutte pas assez contre le phénomène, mais bien parce que le travail au noir en Belgique est moins important qu’on ne le pense. C’est ce qui ressort des chiffres de la Banque nationale de Belgique (BNB).

L’organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) avait estimé la part de travail au noir dans notre pays à 17,9% du produit intérieur brut (PIB). La BNB revoit cette part à la baisse et l’évalue à 3,8% du PIB.

Selon le secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude, Carl Devlies, cette grande différence est liée au fait que l’OCDE a une vue beaucoup plus large de la fraude. "L’OCDE prend par exemple en compte la fraude fiscale, l’économie illégale et l’économie informelle", a expliqué Carl Devlies lors de l’émission matinale "De ochtend" sur les ondes de Radio 1 (VRT). "On travaille sur base de chiffres provenant d’autres pays, et non des chiffres de la Belgique. Des comparaisons sont faites. Aucune distinction n’est par ailleurs faite entre les secteurs, ce qui est très important pour la politique".

Moins de travail au noir rapporte en effet moins d’argent dans les caisses de l’Etat : 6 à 7 milliards d’euros selon les chiffres de la BNB au lieu de 20 à 25 milliards selon les estimations de l’OCDE. Selon Carl Devlies, les revenus engendrés par la lutte contre la fraude sociale et fiscale ne rapporteront que 2 milliards d’euros aux caisses de l’Etat lors de la prochaine législature, donc jusqu’en 2014.

"Si nous nous retrouvons avec un déficit budgétaire de 20 milliards d’euros, cela ne représenterai donc que 10%. Cela signifie que pour les 90% restants, il va falloir trouver d’autres mesures. Lors de la campagne électorale, certains partis politiques avaient suggéré pouvoir résoudre les problèmes budgétaires grâce à la lutte contre la fraude. Il semble aujourd’hui que ce sera impossible. D’autres mesures devront être prises", a conclu Carl Devlies.

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