"Pas d’effort belge accru pour l’Afghanistan"

A la veille de la réunion des ministres de la Défense et des Affaires Etrangères des 28 pays de l’Otan, ce jeudi à Bruxelles, le Premier ministre démissionnaire Yves Leterme (photo) a indiqué au général américain David Petraeus qu’il ne pouvait être question d’un effort militaire belge accru en Afghanistan, alors que le gouvernement est en affaires courantes. Certains « glissements » seraient néanmoins possibles, pour fournir davantage d’instructeurs à la force internationale d’assistance à la sécurité.

En visite à Bruxelles, à l’occasion de la grande réunion qui rassemble ce jeudi dans la capitale belge les ministres de la Défense et des Affaires Etrangères des 28 pays membres de l’Otan, le général américain David Petraeus, qui commande les forces internationales en Afghanistan, s’est entretenu mercredi avec le Premier ministre sortant, Yves Leterme (CD&V).

Au terme de leur entretien, Yves Leterme a confirmé qu’il ne pouvait être question d’un effort militaire belge accru en Afghanistan au-delà du plafond des 626 hommes décidé en avril dernier par le gouvernement. L’actuel gouvernement en affaires courantes ne peut d’ailleurs prendre de décision au sujet d’une éventuelle augmentation des effectifs.

Le Premier ministre a néanmoins évoqué de possibles « glissements » au sein des effectifs, notamment pour pouvoir fournir des instructeurs supplémentaires à la force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF). Le général Petraeus (photo) avait récemment adressé aux membres de l’Otan une demande générale pour 2.000 formateurs supplémentaires qui devront encadrer les forces de sécurité afghanes (principalement l’armée et la police). Il avait évalué la quote-part belge à une cinquantaine d’instructeurs.

En avril dernier, le gouvernement fédéral encore en plein exercice avait décidé de porter la contribution belge à l’ISAF à un maximum théorique de 626 hommes, jusque fin 2011. Parmi ces militaires figurent une soixantaine d’instructeurs de l’armée afghane, répartis en deux équipes - les « Operational mentoring and liaison teams » - et déployées à Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan. Yves Leterme a cependant évoqué un glissement possible dans cette enveloppe « vers davantage d’instructeurs », citant explicitement les villes de Kaboul et Kandahar (au sud).

En avril dernier, le gouvernement belge avait déjà décidé d’envoyer 22 instructeurs militaires supplémentaires au sein de l’ISAF, anticipant ainsi les nouvelles demandes de l’Otan. Cet envoi est en préparation.

Ce jeudi, le ministre de la Défense sortant, Pieter De Crem, précisait que la Belgique enverra 16 instructeurs supplémentaires en Afghanistan, dont 8 pour former une compagnie de soldats mongols à la protection de l'aéroport de Kaboul. Cet envoi restera néanmoins dans les limites du contingent de 626 militaires.

Pour rappel, l’objectif des pays occidentaux est de renforcer l’armée nationale et la police afghanes, pour que les 150.000 militaires étrangers présents puissent commencer à quitter le pays dès juillet 2011, passant ainsi progressivement aux Afghans la responsabilité du maintien de la sécurité.

Grande réunion de l’Otan à Bruxelles

Les ministres de la Défense des 28 pays de l’Otan sont réunis depuis 9h00 ce jeudi à Bruxelles pour préparer, avec leurs collègues des Affaires Etrangères, le sommet atlantique qui se tiendra les 19 et 20 novembre à Lisbonne (Portugal).

Ce sommet devra armer l’Alliance atlantique pour faire mieux face aux « menaces modernes » du siècle. Les ministres examinent notamment à Bruxelles les aspects militaires du nouveau concept stratégique - une sorte de mode d’emploi de l’Otan pour la prochaine décennie - qui doit être adopté à Lisbonne.

Les ministres de la Défense doivent se concerter sur la réforme des structures militaires de l’Alliance, qui passe par un nouvel allègement des effectifs et une réduction du nombre de quartiers généraux et des agences spécialisées (actuellement au nombre de 14).

Dès 13h00, la réunion à Bruxelles s’élargira aux ministres des Affaires Etrangères. Ces derniers auront aussi une réunion entre eux pour discuter plus particulièrement des partenariats à renforcer, notamment avec la Russie et des pays plis lointains comme l’Inde et la Chine.

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