Les CPAS de plus en plus sollicités

Un nombre croissant de citoyens en Belgique demandent de l’aide aux Centres publics d’aide sociale parce qu’ils ne parviennent plus à subvenir financièrement à leurs besoins de base, comme un loyer, la consommation d’électricité et de gaz ou des soins médicaux. A l’aube de la Journée internationale contre la pauvreté, les CPAS tirent donc la sonnette d’alarme : il faudrait remplacer la gestion de crise par une politique préventive contre l’indigence.

Les Centres publics d’aide sociale en Belgique sont quotidiennement confrontés à une augmentation de la pauvreté et à un nombre croissant de citoyens qui vivent dans la précarité. Ainsi, au cours des premiers mois de cette année, les CPAS en Flandre ont versé un revenu d’intégration à 7% de familles supplémentaires par rapport à la même période en 2009.

L’an dernier, plus de 12.000 familles risquaient d’être expulsées de leur logement parce qu’elles ne parvenaient plus à payer le loyer. C’est 12% de foyers en plus qu’en 2008.

Pour ce qui est de la consommation d’électricité et de gaz également, un nombre croissant de citoyens éprouvent des difficultés à assumer ces coûts. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas nouveau, mais perdure.

Les gestionnaires des réseaux de distribution ont envoyé cette année déjà aux CPAS plus de 70.000 dossiers d’abonnés qui ne parviennent plus à payer leur facture d’énergie. Dans la plupart des cas, un compteur à budget (qui permet de contrôler et maîtriser les consommations d’énergie via un système de prépaiements) est alors installé. L’an dernier, quelque 16.735 compteurs à budget ont ainsi été placés pour contrôler la consommation de gaz.

Tous ces chiffres (qui concernent la Flandre) démontrent, selon l’Association flamande des villes et communes (VVSG), que les CPAS sont plus que jamais indispensables dans notre société. "Pour un nombre croissant de personnes, ces centres sont la dernière possibilité pour retrouver une place au sein de la société", explique-t-on à l’Association.

Les Centres publics d’aide sociale tirent cependant la sonnette d’alarme. Malgré les efforts croissants dont ils font preuve, il devient de plus en plus difficile de "refermer les plaies". A l’occasion de la Journée internationale contre la pauvreté (ce dimanche), ils demandent d’urgence une augmentation des allocations sociales et des revenus d’intégration.

Les CPAS estiment également qu’un travail préventif pour contrecarrer la précarité est nécessaire, plutôt que de se limiter à une gestion de crise. Ils souhaitent donc travailler davantage à une prévention, avec le soutien des autorités fédérales et flamandes.

Les CPAS demandent de l’aide

Les Centres publics d’aide sociale sont d’avis que, à long terme, une politique proactive pour lutter contre la pauvreté apportera davantage de résultats. Ils proposent donc une série de mesures sur divers fronts.

Les CPAS réclament ainsi une augmentation des allocations sociales et des salaires les plus bas, pour éviter que les citoyens démunis ne puissent plus financer leur loyer ou leur consommation d’énergie. Actuellement, le revenu d’intégration s’élève, en Flandre, à 740 euros par mois, ce qui est nettement sous le seuil européen de pauvreté (899 euros mensuels).

Les CPAS demandent en outre un octroi automatique d’allocations à tous ceux qui y ont droit. De nombreuses personnes qui entrent en ligne de compte pour cette aide ne la demandent en effet pas, soit parce qu’elles n’ont pas connaissance de leurs droits, soit parce qu’elles ne savent pas comment effectuer la demande.

Enfin, les Centres sollicitent de l’aide pour leur propre fonctionnement. En raison de l’augmentation du nombre de citoyens dans le besoin et pour pouvoir effectuer aussi un travail préventif, ils demandent des moyens et du personnel supplémentaires.

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