Le civisme pas assez enseigné en Flandre
Le volet belge de l’étude comparative internationale a été réalisé par des chercheurs de l’Université Libre flamande de Bruxelles (VUB) et de l’Université d’Anvers (UA). Ces derniers ont interrogé près de 3.000 élèves âgés de 14 ans, ainsi que 1.630 enseignants et 151 directeurs d’écoles.
Comparativement aux écoliers du même âge dans d’autres pays européens, les élèves flamands accusent un certain retard dans l’acquisition de valeurs démocratiques et de civisme, révèle l’étude internationale.
Les écoliers interrogés en Flandre ne verraient ainsi pas vraiment l’utilité de cours d’histoire et s’intéressent encore moins aux débats politiques. Ils ne mènent presque jamais de conversations au sujet de la politique (71% d’entre eux ne parlent jamais de sujets politiques ni sociaux à la maison) et ne voient pas l’utilité de protester ou manifester. Ils attachent peu d’importance au fait de connaître les institutions ou les droits et devoirs des citoyens.
Sceptiques face à la multiculturalité
Nulle part en Europe, excepté aux Pays-Bas, les élèves de 14 ans ont une attitude aussi négative qu’en Flandre vis-à-vis des immigrés. Ils se montrent très peu compréhensifs par rapport à d’autres habitudes de vie. Ce civisme très passif se retrouve aussi à l’école : en théorie, les élèves flamands trouvent qu’il est important de participer à l’école, mais en réalité ils se montrent très dociles et passifs.
"Nous récoltons ce que nous semons", déclare le ministre flamand de l’Enseignement, Pascal Smet (SP.A, photo) dans le quotidien De Morgen, au sujet de l’étude internationale. Il s’inquiète du manque d’intérêt et d’implication politique des jeunes écoliers flamands.
Le ministre estime que ce problème pourrait être résolu en confiant les cours des années inférieures de l’école secondaire à des étudiants qui ont terminé leur licence à l’université, c’est-à-dire qui ont fait quatre ans d’études. Pascal Smet ne veut cependant pas suggérer que le diplôme de bachelier (2 ans d’études universitaires) ne suffit pas pour enseigner dans le secondaire inférieur.
Les écoliers flamands ne se révèlent cependant pas mauvais élèves dans tous les domaines abordés par l’étude internationale. Ils se disent ainsi convaincus de l’égalité entre homme et femme, et s’engagent activement en faveur de l’environnement et de bonnes œuvres.