"J’ai encore des idées pour sortir de là"

Lors d’une interview accordée à la VRT dans le cadre de l’émission dominicale "De zevende dag ", le président de la N-VA, Bart De Wever, s’est dit toujours prêt à prendre une initiative. Il s’est par ailleurs montré peu enthousiaste face à la proposition d’Elio Di Rupo de former un gouvernement d’Union nationale et a indiqué qu’il avait encore quelques idées qu’il comptait soumettre discrètement à ses collègues avant de se rendre chez le roi.

Plus de 200 jours après les élections législatives, et la démission récente du conciliateur Johan Vande Lanotte, la Belgique est plus que jamais dans l’impasse politique. Le président du PS, Elio Di Rupo (photo) a depuis appelé à la formation d’un gouvernement d’union nationale, une proposition qui soulève peu d’enthousiasme chez Bart De Wever.

"Les gouvernements d’union nationale sont les pires gouvernements imaginables. Ils ne font rien à part garder le magasin, sans avancer, et sans rien changer. En proposant cela, on se retrouve dans un moment précaire. Y aura-t-il suffisamment de Flamands qui vireront de bord ? Ou allons-nous tenir le coup et enfin obtenir la réforme que nous demandons depuis des années ? ", s’est interrogé le président de la N-VA, interrogé en duplex d’Anvers, où il tenait une réception de nouvel An.

De Wever a également rejeté la proposition d’élargir l’actuel gouvernement des affaires courantes à d’autres partis dans le but notamment de mener un agenda socio-économique. "Je décoderais l’histoire comme ceci : c’est une offre au CD&V de garder le 16 rue de la loi, une proposition au sp.a de se joindre au gouvernement, et tout le monde nous laisse tomber. Je ne peux comprendre cela de manière différente", a-t-il souligné.

Pour le président de la N-VA, la manière adoptée par Elio Di Rupo n’a pas été la bonne. "S’il voulait vraiment être pris au sérieux, il ne fallait alors pas annoncer ça à une réception de nouvel an, mais bien en discuter d’abord avec les présidents de partis, et sans doute avec moi, car n’oublions pas que mon parti est le plus grand de Flandre".

"Les Francophones doivent comprendre qu’il est temps de passer à l’acte"

Bart De wever campe sur ses positions et estime qu’une réforme de l’Etat sera bénéfique pour tous, y compris les francophones.

"Les Flamands doivent faire comprendre aux francophones qu’ils n’échapperont pas à une réforme. Ce pays en a besoin. Le Flamand en a assez de la gestion de nombreux domaines. La politique d’immigration est une catastrophe, la Justice n’arrive pas à être réformée, il faut prendre des mesures socio-économiques telles que celles prises en Allemagne. La réforme de l’Etat est une manière de le faire en partie soi-même grâce à plus d’autonomie. Notre choix n’est pas d’imposer les choses aux autres, mais les Francophones doivent comprendre qu’il est temps de le faire, et qu’il y a là aussi une opportunité pour eux".

Le président de la N-VA a indiqué qu’il comptait encore mener des discussions avec un certain nombre de personnalités politiques, dont Elio Di Rupo, avant d’aller voir le roi mardi. "J’ai encore des idées sur la manière dont on pourrait sortir de là. Mais je vais faire toute ça en toute discrétion. S’il y a la possibilité, je suis toujours prêt à prendre une initiative", a-t-il conclu.

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